La première République 1792 - 1804

L’association a organisé, le 28 janvier dernier, une présentation par Youssef Kiene Camara sur le thème de la Première République, instaurée en 1792 par l’abolition de la monarchie constitutionnelle. 

 

En pleine crise économique suite aux années de la guerre d’indépendance en Amérique et en Europe, la monarchie française fondée sur “le droit divin” est dans l’impasse : les caisses de l’Etat sont vides. La fin du régime sera précipitée par la pénurie alimentaire.

PREMIERE PARTIE : LA FIN DE LA MONARCHIE

Chers collègues, tout ce que nous allons débattre tourne autour de la grandeur naturelle, c’est-à-dire la lumière de l’esprit, la vertu, la force, indépendante de la volonté de l’homme, et la grandeur d’établissement titre honorifique ROI, PRESIDENT, et cela depuis l’aube de l’humanité.

La grandeur d’établissement comme vous le savez et cela est de notoriété publique, a été de la fin du 5éme siècle à la fin du 15ème siècle, plus de 1000 ans quand les dynasties successives, les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens, les Valois et enfin les Bourbons régnaient dans l’absolutisme royal en étant Rois de France, c’est-à-dire qu’ils tenaient leurs pouvoirs de Dieu et non Rois des Français.

Mais la fin de ce pouvoir divin a commencé en 1788 à cause de la mauvaise récolte qui se terminera par la révolution des sans-culottes au 4 août 1789.

Les révolutionnaires exigeaient une monarchie constitutionnelle, à savoir la limitation des pouvoirs du Roi par une constitution qui doit abolir la notion du Droit Divin et le Roi doit prêter serment devant la Nation, il portera alors le titre du Roi des Français.

Les états généraux de 1789

Entrée en vigueur en octobre 1791, la monarchie constitutionnelle se heurte à des conflits répétés entre le Roi et les députés à cause du droit de véto de Louis XVI.

L’impasse dans laquelle se trouve le Roi le pousse à demander auprès des monarchies européennes une intervention militaire, ceux – ci ont répondu à son appel, pour protéger leurs propres pouvoirs mis en danger par le vent révolutionnaire français.

Dans une grande salle à colonnade, des centaines de délégués réunis pour les états généraux regardent vers l'estrade où se tient le roi Louis XVI

La tentative de fuite de Louis XVI et sa famille et leur arrestation à Varennes provoque l’entrée en guerre de l’Empereur du Saint-Empire, le Roi Joseph II d’Autriche, frère de Marie-Antoinette d’Autriche, Reine de France.

En 1792 la France est envahie par l’Autriche et la Prusse, mais leurs armées furent battues à Valmy, ce qui permit à la révolution de continuer avec la fin de la monarchie constitutionnelle.

Le calendrier révolutionnaire
Dessin - profil de Maximilien Robespierre
Maximilien Robespierre

DEUXIEME PARTIE : L’AVENEMENT DE LA PREMIERE REPUBLIQUE

La République, on ne le dira jamais assez, est la consécration de la révolution française de la nuit du 4 août 1789 , et cela est de notoriété publique, et depuis elle a connu cinq Républiques :

 

La première de 1792 à 1804 ; la deuxième de 1848 à 1851 ; la troisième de 1870 à 1945 ; la quatrième de 1946 à 1958 ; la cinquième du 4 octobre 1958 à nos jours, il y a 64 ans de cela avec un parlementarisme rationalisé (article 49 alinéa 3) et la stabilité gouvernementale a contrario de la quatrième République dont la durée moyenne du gouvernement était de 6 mois, voire de 24 heures, n’en déplaise aux partisans de la sixième République.

 

La monarchie constitutionnelle disparaît le 10 août 1792 avec la prise du Palais des Tuileries par les sans-culottes ; la république exerce sa souveraineté sur toute la France, la Belgique, le Luxembourg, et sur une partie de l’Allemagne actuelle.

Le 25 septembre 1792 la République est déclarée une et indivisible, elle connait 3 formes de gouvernement : la Convention – le Directoire – et le Consulat.

La constitution de 1791 conférait le pouvoir à l’Assemblée élue pour 2 ans au suffrage censitaire, c’est à dire qu’il fallait payer une taxe pour voter. L’assemblée votait les lois, les impôts, fixait les dépenses publiques, déclarait la guerre, elle siégeait de pleins droits et ne pouvait être dissoute, le Roi avait un droit de veto suspensif.

Mais après la déchéance du Roi Louis XVI le 10 août 1792, une nouvelle assemblée élue au suffrage universel, désormais appelée convention, fut chargée d’élaborer une nouvelle constitution républicaine, la première votée en 1793, mais elle ne fut jamais appliquée à cause du régime de la terreur de 1793 à 1794.

La terreur est marquée par un climat de violence entre les Girondins et les Montagnards avec en tête Maximilien Robespierre.

Le Comité du salut public décidait de la vie ou de la mort des citoyens, mais finalement les plus modérés décidèrent de réagir et ont arrêté et guillotiné Robespierre, ce qui sonna la fin de la Convention.

LE DIRECTOIRE

Le Directoire : Constitution l’an III, 1795 – 1799 : Organe exécutif composé de 5 membres nommés pour 5 ans, choisis par le conseil des cinq cents ; deux assemblées : le Conseils des Anciens dont les 250 membres devaient avoir 40 ans ou être veuf ; et le Conseil des Cinq Cents dont les membres devaient avoir 30 ans, élus pour 3 ans renouvelable par tiers tous les ans. Le suffrage universel est supprimé et remplacé par le suffrage censitaire, c’est le retour de nouveau du suffrage censitaire.

Illustration de la Constitution de l'An III adoptée par le Directoire
La Constitution de l'An III établit la reprise en main par la bourgeoisie

La paralysie et le coup d’ Etat : Le fonctionnement du Directoire était encore plus compliqué, les deux chambres n’étaient d’accord sur rien, le directoire n’avait aucun pouvoir, le conflit a duré pendant 4 ans d’instabilité et aucun mécanisme institutionnel n’était prévu pour les réconcilier.

Sieyès, devenu président du directoire, se met en accord avec le général Napoléon pour qu’il prenne le pouvoir. Entre le 9 et le 10 novembre 1799, 10 ans après la révolution Bonaparte s’empare du pouvoir mettant fin au Directoire et à la Révolution et sera, en guise de récompense, nommé Comte d’Empire par Napoléon.

DU CONSULAT A L’EMPIRE

Napoléon s’empare du pouvoir politique et installe un consulat composé de 3 membres : Napoléon se nomme premier consul, le juriste érudit Cambacérès deuxième consul, Roger Duclos troisième consul (remplacé ensuite par Charles François Lebrun). 

Mais en réalité c’est Napoléon qui décide tout, les autres n’étaient là que pour confirmer ce qu’il voulait.

Une constitution par référendum a été acceptée, mais elle pouvait être suspendue par une loi ou par un arrêté, c’est à dire par Napoléon. Le Consulat doit rétablir la paix et préparer une nouvelle constitution.

Avec la nouvelle constitution Napoléon passe du premier consul à vie et devient empereur en 1804. En 1811 c’est l’extension de l’empire, la domination française inquiète les autres pays européens, la campagne de Russie malgré le conseil de Joseph Fouché d’y renoncer, tourna au fiasco. Toute l’Europe se dresse contre Napoléon et crée une coalition, il abdique en avril 1814 et est exilé sur l’île d’Elbe.

Il reprend le pouvoir lors des Cent Jours mais vaincu à Waterloo (actuelle Belgique) en 1815, déporté par les Anglais sur l’île de Sainte-Hélène, il y meurt en 1821 et son corps n’est rapatrié en France qu’en 1840. 

Malgré toutes les stratégies et tactiques des conservateurs, réactionnaires et rétrogrades sans oublier les partisans de la monarchie, la République a survécu et elle est inaliénable et imprescriptible – vive la République et vive la France !

Peinture qui montre les consuls Cambacérès, Napoléon Bonaparte et Joseph Sieyès
Les Consuls Cambacérès - Napoléon Bonaparte - Le Brun (1800)

Emmanuel Joseph Sieyès, député de l’Assemblée, puis de la Convention et du Directoire, fut l’un des principaux instigateurs du coup d’Etat du 18 Brumaire qui amène Napoléon au pouvoir