Le handicap en France, visible et invisible
L’association France Plurielle a invité Colette Bonacorsi, conseillère gouvernementale sur le handicap et future candidate aux élections de 2024 au Parlement européen, à présenter la situation en France en matière d’intégration et de prise en charge des personnes handicapées.
La loi de 2005 reconnaît quatre familles de handicap : moteur, sensoriel, cognitif, psychique et concerne également les personnes à mobilité réduite.
a marqué un tournant important dans l’approche du handicap en France. Jusque là les perrsonnes handicapées étaient plutôt invisibles car elles étaient prises en charge dans des institutions et structures spécialisées où elles étaient peu visibles. On vise désormais les leur insertion dans la société, c’est à dire l’accueil des enfants avec tous les autres dans les écoles ordinaires et l’emploi des adultes, selon leurs capacités, dans les entreprises.
Elle a tout d’abord attiré l’attention sur le fait que seuls 20% des personnes concernées ont un handicap visible (par exemple les malvoyants et les handicapés moteurs) tandis que 80% ont un handicap invisible. Il peut s’agir par exemple de cancers ou autres maladies graves qui réduisent les capacités d’effort physique, de sclérose en plaque etc.
Colette Bonacorsi a fait un tour d’horizon des différents domaines d’action en faveur des droits des personnes en situation de handicap :
Une législation pas toujours appliquée
Il y a eu la loi de 2005 pour les droits des personnes handicapées impulsés par le président Jacques Chirac.
Un certain nombre de modifications et améliorations ont été apportées en 2012.
Cette loi de 2005 est très complète mais souvent les textes ne sont pas appliqués, ce qui fait qu’en France nous sommes en retard sur l’handicap.
La scolarisation des enfants
La France est en retard par rapport à d’autres pays comme la Suède ou l’Italie pour l’éducation. Le système belge est plutôt pas mal pour l’éducation, c’est un système entre centre institutionnel et inclusif.
J’aimerais voir plus d’écoles , de collèges et de lycées comme le lycée EREA Toulouse-Lautrec de Vaucresson (Hauts-de-Seine).
Cet établissement « propose à des élèves handicapés moteurs une scolarisation adaptée, de l’école primaire au lycée et sections de technicien supérieur, qui intègre parallèlement le suivi médical et paramédical assuré par le centre de soins. »
Notre avenir éducatif c’est ça.
L’emploi
L’objectif de 6% des effectifs n’est pas atteint. La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) a publié, le 3 novembre 2022, les chiffres 2021 de l’emploi des travailleurs handicapés. Le taux d’emploi direct, de 3,5%, reste stable. La hausse apparente est liée en réalité à une « survalorisation » des travailleurs handicapés de plus de 50 ans ».
Les chiffres sont faussés.
À plus de 50 ans, des handicaps surviennent à cause de l’âge et des maladies, le basculement des personnes de plus de 50 ans, comme personnes handicapées par les entreprises se fait pour bénéficier du taux de handicap.
Nous, dans l’armée dès que l’on atteint un certain âge, ils poussent les personnes à demander les RQTH (reconnaissance de qualité de travailleur handicapé) s’ils sont malades.
C’est pour avoir le taux tout en évitant d’embaucher des personnes handicapées.
Qui sont les personnes en situation de handicap
L’handicap sous-entend aussi:
Pour les personnes âgées, le manque d’autonomie – nous allons avoir plus de 50% de la population qui sera handicapée dans les deux décennies qui vont suivre.
Plus tous nos jeunes que nous sommes en train de rendre complètement autistes, avec des problèmes de rapport aux autres, par le manque de communication et d’interactions. avec tous les « dys- » qui vont voir le jour, la cause sera l’appauvrissement du langage à travers les outils numériques, nous aurons des sourds ou déficients visuels, à travers les écrans (ordinateurs téléphone, tablette, tv).
Nous allons avoir plus de personnes handicapées que l’on ne l’imagine.
Je ne veux pas jouer à Cassandre et je pense que l’avenir nous le dira.
Actuellement, 7,7 millions de personnes de plus de 15 ans en France sont en situation d’avoir répondu « oui » à l’une ou l’autre des deux questions. Chez les enfants de 5 à 14 ans, 4,8% se classent dans l’un ou l’autre groupe, mais la proportion monte à 25,5% pour les plus de 60 ans. Il faut compter en plus les aidants familiaux dont la vie est impacté par le handicap.
Les transports en commun
Maintenant, pour les transports à Paris, c’est
soit les bus, quand il n’y a pas de poussettes dépliés pour les personnes en fauteuil roulant car dans ce cas les chauffeurs ne vont pas s’arrêter au lieu de demander de plier les poussettes où de faire sortir ceux qui ont des poussettes et ne veulent pas les plier.
soit quelques lignes de métro et vraiment pas toutes.
Pour le tram, c’est plutôt bien.
Il y a aussi le service de transport sur réservation PAM75 et les Pam Île-de-France qui sont chers et déplorables.
Les handicapés n’ont pas d’argent pour la plupart, pourquoi doivent-ils payer un transport plus cher qu’un ticket de métro ? Ça devrait même être gratuit.
En province, n’en parlons pas, c’est pire pour une personne handicapée de se déplacer.
Les trains les grandes lignes ça va et c’est bien pris en charge par accès plus, POUR LES GRANDES LIGNES.
Dès que l’on passe en mode TER, d’un département à un autre c’est une galère sans nom pour avoir le service Accès Plus corrélé entre les 2 départements – les TER ne sont pas accessibles aux fauteuils roulants.
C’est un vrai sujet à voir avec le ministre des transports.
L’accessibilité des équipements et des lieux publics
L’accessibilité dans Paris est vraiment mal faite pour les fauteuils roulants manuels.
Qu’ils prennent exemple sur la ville de Toulouse.
Je ne parle du reste de la France qui est une vraie catastrophe en terme d’accessibilité.
Selon le CNSA : 427 822 enfants handicapés étaient scolarisés en France à la rentrée 2019, dont 361 174 enfants scolarisés en milieu ordinaire.
Un recul en matière d’adaptation des logements neufs
On a reculé sur certaines obligations prévues par cette loi. Par exemple, tous les nouveaux logements construits devaient respecter les normes d’accessibilité, mais cette obligation a été réduite à 25% des logements dans chaque projet. C’est une décision à courte vue, purement budgétaire alors qu’avec le vieillissement de la population, jusqu’à 30% des personnes auront besoin de logements adaptés.
Le constat est qu’il va falloir travailler sur tous ces points afin devenir un pays accessible pour tous.