Liberté de presse et prix alternatifs
Prix Nobel de la Paix : défendre la liberté d'information
Les splendeurs et misères des réseaux sociaux nous révèlent, si besoin en est, à quel point la liberté d’expression peut semer la zizanie s’il ne s’accompagne pas de la liberté d’information. Encore faut-il savoir faire le tri entre information et intox. Le Prix Nobel de la Paix 2021 a été décerné à deux journalistes, Maria Ressa, fondatrice de Rappler, et Dmitry Muratov, Directeur de la publication de Novaïa Gazeta, en reconnaissance de leur combat pour la liberté d’expression aux Philippines et en Russie. En les récompensant ainsi, le comité Nobel déclare qu’ils représententent tous les journalistes courageux qui se mettent en danger pour que la vérité soit mise en jour.
Reporters Sans Frontières (RSF) a salué cette récompense comme un hommage extraordinaire et un appel à la mobilisation.
On peut encore voir ou revoir le documentaire de la chaîne Arte sur Maria Ressa et sa détermination face au harcèlement de la presse indépendante sous le régime Dutarte aux Philippines.
Pour mieux comprendre les rouages de la corruption dans un pays entre Asie et Europe, où plusieurs membres apparemment respectables du Parlement européen ont laissé acheter leur influence, on peut revoir le reportage d’Arte sur « Le Caviar Connection ».
« Sans la vérité, il n’y a pas de démocratie »
Maria Ressa
Le Nobel alternatif pour Marthe Wandou
On a souvent reproché aux comités Nobel leur biais en faveur des continents européen et américain qui concentrent la majorité des titres décernés.
Appelé aussi le “prix Nobel alternatif”, le Right Livelihood Award récompense des combats moins médiatisés, plus particulièrement sur des questions de droits de l’Homme et d’environnement. Marthe Wandou, militante camerounaise pour les droits des filles et des femmes, est la lauréate 2021.
Légèrement scientifique : le prix Ig Nobel
A l’origine une blague entre collègues parmi les chercheurs de Harvard, le Prix Ig Nobel réunit aujourd’hui des lauréats de travaux farfelus entrepris dans divers pays, notamment le Japon, l’Allemagne, les Etats-Unis, présentés de la manière la plus sérieuse avec des descriptifs de méthodologie en toute apparence très scientifique et convaincante. France Plurielle n’est pas en mesure de se prononcer sur l’authenticité de toutes les recherches en question….
Parmi les lauréats les plus sympathiques (c’est souvent plus cracra) de 2021 nous avons aimé le projet de biologie qui a catalogué les miaulements, sifflements et autres vocalisations émis par les chats domestiques et la capacité des humains à identifier l’objet de cette communication animale, nourriture, sortir, contentement, colère, laissez-moi tranquille etc. Cela sert par ailleurs de prétexte pour glisser une photo de chat sur cette page.
Un autre projet récompensé a permis d’établir une corrélation modérée entre l’obésité des ministres et le niveau de corruption d’un pays parmi une quinzaine de pays.
Chacun pourra s’identifier avec le projet récompensé par les Prix de Kinétique et de Physique, une modélisation et théorisation des comportements d’évitement des piétons qui se croisent sur les trottoirs d’une grande ville …et pourquoi il leur arrive parfois d’entrer en collision.
Il est avéré que le miaulement résulte d’une évolution progressive après la domestication des chats, ce son particulier ayant prouvé son efficacité pour obtenir les réponses souhaitées de la part des humains. Il n’est quasiment pas utilisé pour communiquer entre félins, sauf comme moyen pour les chatons d’appeler leur mère.
En bref, ces chers minous nous parlent en langage de bébé.
« Cette décennie sera tout simplement décisive pour le journalisme. C’est un message puissant au moment où les démocraties sont fragilisées en raison de
la prolifération des fausses informations et des propos de haine »
RSF